Baisses les yeux, et ne dis rien.

23:42

Hello ! 

Aujourd'hui je reviens avec un article qui ne sera pas illustré, et c'est totalement volontaire. J'ai longtemps hésité à vous partager cette expérience ici, et j'avoue que c'est -en partie- une des raisons qui m'a poussée à m'absenter quelque temps de mon blog. Après en avoir longuement discuté avec ma meilleure amie Marine, que vous avez déjà vue ici, et que je ne remercierai jamais assez pour tout le soutient et le bien-être qu'elle m'apporte depuis que je la connais, j'ai décidé de vous partager mon expérience.

Pour vous resituer le contexte, c'était un vendredi soir, à la fin du mois de Juillet. Je venais de passer la journée à la plage, et j'avais prévu de rejoindre une partie de ma famille à la Friche, pour passer la soirée sur le toit-terrasse. Je savais que j'allais passer un bon moment, puisque j'adore ces soirées qui mêlent ambiance familiale, musique, bière et coucher de soleil.

Une fois rentrée chez moi, je me prépare rapidement, je passe à la douche, je me maquille et je m'habille : un jean noir, une chemise blanche - tout ce qu'il y a de plus banal. Il est environ 19h quand je pars de chez moi pour aller m'acheter une petite salade au supermarché et prendre le métro en direction de la Gare Saint-Charles. Je suis dans un quartier assez tranquille de Marseille. J'ai l'habitude de passer, ici, puisque j'y passe presque tous les jours depuis que je suis au lycée - environ depuis 7 ans - et j'me suis toujours dit que je ne craignais rien en prenant le métro ici, question d'habitude. On est à une station du terminus, c'est un coin tranquille.

Lorsque j'entre dans la rame de métro, nous somme trois, et je suis assise à une extrémité, dos au sens dans lequel nous avançons. J'ai mes écouteurs aux oreilles, et mon éventail à la main parce qu'il fait chaud, et comme d'habitude, je suis plongée dans mes pensées. 
Le métro n'a pas encore quitté la station à laquelle je suis montée. La porte du fond s'ouvre, et il monte. Je lève la tête, puis je me replonge dans mes pensées, l'air de rien. Je sens un regard sur moi, un regard qui devient vite oppressant, au fur et à mesure qu'il avance vers moi.

C'est un garçon qui a à peu près mon âge, il a 25 ans au maximum. et il s'assoit seul, sur les quatre fauteuils à ma droite. Je n'y prête d'abord pas attention, du moins pas jusqu'à ce que, oppressée par son regard sur moi, j'ai le malheur de tourner la tête vers lui. Il était entrain de se masturber, tout en me fixant comme si je n'étais rien de plus qu'un objet.

Je ne saurais vous décrire ce que j'ai ressenti à ce moment là, au moment où mon regard s'est immédiatement concentré sur la place vide qui me faisait face. J'ai commencé à suffoquer, à ne plus arriver à aligner deux mots dans ma tête, et à ne plus contrôler mon corps qui tremblait légèrement.

« NE LE REGARDE PAS. BAISSE LES YEUX ET NE DIS RIEN. »

Voilà les seules pensées concrètes que j'arrive à avoir sur le moment. J'aurais voulu avoir le courage de me lever, et d'aller m'asseoir à côté de la dame, au milieu du wagon, ou près du quadragénaire du fond. Mais j'en ai pas eu le courage. Probablement à cause de tout ce qu'on voit sur internet, dans les journaux, à la télé ou dans les films. Parce que je me disais que « si je bouge, il va peut-être s'en prendre à moi. » Alors je suis restée là, immobile, et j'attendais. J'attendais que quelqu'un bouge, que quelqu'un monte dans ce wagon et m'aide, parce que j'étais incapable de le faire de moi-même.

C'est seulement deux stations après que nous soyons montés qu'il se lève et quitte le wagon. C'est seulement à ce moment là que je reprend mes esprits, alors que la dame, au milieu du wagon, me fixe et ne bouge pas.

Le reste du trajet jusqu'à la gare a certainement été le trajet le plus long, et le plus horrible de ma vie. J'avais l'impression d'être un animal, je sentais le regard de chaque personne qui s'asseyait autour de moi.

Arrivée à la gare, je me suis empressée de quitter ce foutu métro, me promettant de tout faire pour le prendre le moins souvent possible lorsque je suis seule, puis j'ai finit par me rendre à cette soirée, faisant de mon mieux pour ne rien laisser paraître.

Le problème, c'est qu'aujourd'hui, ça fait presque un mois que tout ça a eu lieu, et que je n'arrive toujours pas à prendre le métro seule sereinement, sans regarder partout autour de moi. Je n'ai parlé de tout ça qu'à quelques amis proches et j'ai refusé d'en parler à d'autres personnes, probablement par peur d'être jugée.


Si j'ai décidé d'en parler ici c'est encore une fois en partie grâce à Marine, mais également à cause de tout ce qu'on voit partout à ce sujet. Que ce soit sur Twitter, sur les autres réseaux sociaux, ou ailleurs. J'en ai marre qu'on dise que la personne qui subit cette agression est fautive, parce que trop maquillée, trop légèrement habillée ou peu importe. J'avais juste du mascara, un jean, une chemise à manches longues et sans décolleté. Je n'étais ni trop maquillée, ni trop peu habillée, et c'est quand même arrivé.

Et quand bien même j'aurais été trop maquillée, et pas assez habillée, c'est pour moi que je le fais, pas pour les personnes que je croise dans la rue. C'est ce qu'il faut que les gens comprennent, parce que trop de personnes sont obligées de vivre avec ces regards, ces remarques faites à la volée, au détour d'une ruelle. Trop de personnes auxquelles ont répond que c'est leur fautes, parce qu'elles l'ont cherché. Et je crois bien que c'est pas normal.

Si toi aussi il t'est arrivé quelque chose comme ça, et que tu veux en parler, je t'invite à me contacter, par commentaire ici, par DM sur mon Twitter, ou encore par mails sur beforehurricane@gmail.com, sinon, n'hésite pas à parler de cet article à tes potes, à le partager sur tes réseaux sociaux, et tout ce que tu veux.

A bientôt, 

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